LA VAGUE


L'AIGLE 

Un cri perçant déchire le ciel

Tout devient immobile

A l'attente d'un signe

C'est le temps qui s'arrête 

L'espace à tout rempli

Même le vent

Ne fait plus aucun bruit 

Soudain, l'apocalypse 

L'œil diamant Fait naître l'étincelle 

L'intention seule existe

Et le geste est précis 

Fulgurante descente 

Un rayon, une flèche 

C'est la proie qui implore

La mise au sacrifice

Et au mystique envol

L'offrande du souffe dernier

SOLEIL


SAUVAGES

les enfants sauvages

Ont les cheveux au vent

Ils dansent près du feu

Et renomment les étoiles 

Ils parlent aux esprits

Et chantent les rochers

Leurs pieds frappent la terre

Par l'aigle et le bison

De la chouette au poisson

Ils relient l'univers 

A leur âme profonde

Enracinent leur corps

Transpercent les nuages

Et dans l'air vibrant

Jaillissant d'étincelles 

Ils s'endorment ravis

Dans les bras de la nuit

LA COURSE DU JOUR


A la crinière des chevaux

J'accrocherai des fleurs

Et dans tes cheveux fous

Des rubans de couleur

Au rythme des tambours

Que sanctifient nos frères 

La danse éperdue invite le grand Esprit

Qui habite nos cœurs et anime nos vies

De la pierre des montagnes 

A celles des rivières

De la puissance du guerrier 

A la fragilité des fleurs

Tous

Baignons dans la même lumière. 

LE BISON et le CHASSEUR

C'est un être puissant

Et qui s'adresse au ciel

Sa lourdeur est touchée 

Par la grâce du vent

La caresse éphémère 

Comme l'eau qui ruisselle 

C'est la beauté primale 

Qui s'insuffle au dedans

Comme la peau de la main

Qui touche et qui s'éveille 

La prière est profonde

Et l'abysse infini

C'est un chant et un cri

A nul autre pareil

Au murmure d'un souffle

On n'entend plus que lui.

 

 

Nous sommes, tu es, je suis

De la conjugaison divine 

De celle qui fait sens

Mais que manifester?

Puissante est l'ignorance 

Qui nous pousse à chercher 

On veut une réponse 

Mais quelle est la question ?

En toute incohérence

C'est un art de vivre

Dans ce délire cosmique

Que de tout ressentir

Sans rien jamais connaître. 

LE CHEMIN GUERRIER

HIVER

 


HIVER

Aux petits matins blêmes 

Qui se parent de givre

On dessine au carreau 

Du doigt, comme en rêvant 

Les puissants bras des arbres 

De diamants etincellent

Tout est là, silencieux.

Les bovins immobiles

Exhalent leur haleine 

Épaisse et vaporeuse.

Quelques oiseaux cherchent pitance 

Aux rebords des fenêtres 

Où mon cœur a pris soin

De poser quelques graines.

Unis au blanc repos

Dans ce demi-sommeil

Où l'hiver nous plonge

On se tient là,  tranquille 

On attend

MORT


 

 

A CELUI QUI N'EST PLUS 

Tu n'es plus qu'un grand corps allongé en pierre immobile et ses ombres sculptées au creux de ma mémoire. 

Je t'ai échoué là et ma main pas plus que mon regard ne peuvent t'envelopper. 

Ils ne t atteindront plus.

Tu es comme la vague qui sans cesse revient au rocher, fait naître des écumes et sur le rivage abandonné,  dépose des milliers de coquilles vides comme autant de cadavres issus de ma pensée. 

EVEIL


Entrer dans la lumière 

C'est épouser le Tout

L'Être unique, resplendissant

De mes yeux à mon cœur

Le chemin parcouru

Il éclaire la nuit

Comme un phare lointain

Qui guide le marin

Sur l'océan féroce

Et parsemé d écueils

Je navigue assurée

De parvenir au but

On ne jette pas des ponts

On se fraye un chemin 

Où chaque obstacle dressé 

Se pose comme une énigme

L'Équation résolue 

RÉSURRECTION 

CHOUETTE 

FEU

LOUP

AIR